Un aspect fascinant de la culture des hackers, et pourtant si souvent négligé, est la pratique connue sous le nom de phreaking. Apparue dans les années 1970, elle consiste à manipuler les réseaux téléphoniques pour passer gratuitement des appels ou obtenir un accès non autorisé aux systèmes.
Qu’est-ce que le phreaking ?
Le phreaking (ou piratage téléphonique) représente une sous-culture du piratage informatique, principalement axée sur la manipulation et l’exploitation des réseaux téléphoniques. Le terme « phreaking » est lui-même une contraction des mots « phone » (téléphone) et « freak » (marginal), ce qui illustre son lien avec les systèmes de télécommunication et la contre-culture. Les phreakers sont des hackers spécialisés dans les systèmes téléphoniques. Ils utilisent diverses techniques pour perturber, manipuler ou exploiter ces systèmes à leurs fins, qui peuvent aller de l’appel gratuit à l’accès à des systèmes sécurisés.
Bref historique
La naissance du phreaking remonte aux années 1970, lorsqu’un groupe de passionnés découvre qu’il peut manipuler les signaux utilisés dans les réseaux téléphoniques. L’un des pionniers de cette technique de piratage est John Draper, également connu sous le nom de « Captain Crunch », un surnom obtenu après avoir découvert qu’un sifflet pour enfant trouvé dans une boîte de céréales Cap’n Crunch pouvait émettre une tonalité à 2600 hertz – la même fréquence qui contrôlait la numérotation longue distance dans le réseau téléphonique d’AT&T.
Tout au long des années 1980 et 1990, le phreaking a continué d’évoluer en même temps que la technologie se développait. Au fur et à mesure qu’internet prenait forme, les méthodes utilisées par les « phreakers » évoluaient également. Cette période a vu l’essor du phreaking informatique, où les pirates utilisaient des ordinateurs et des logiciels pour manipuler les systèmes téléphoniques.
Fonctionnement
Pour comprendre comment fonctionne le phreaking, il faut avoir une connaissance de base du fonctionnement des réseaux téléphoniques. Les réseaux téléphoniques traditionnels utilisent des signaux sonores spécifiques pour déclencher différentes actions, telles que la connexion ou la déconnexion d’un appel. En imitant ces tonalités, les pirates peuvent tromper le système et lui faire exécuter ces actions sans avoir besoin de l’autorisation adéquate.
À l’ère moderne, le phreaking est devenu plus complexe. Avec l’avènement des technologies de voix sur IP (VoIP), les hackers disposent désormais d’un nouveau terrain de jeu. Les techniques modernes consistent ainsi à exploiter les faiblesses des systèmes VoIP pour passer des appels non autorisés ou accéder à des systèmes sécurisés.
Conclusion
Le phreaking, aspect obscur et souvent négligé de la culture des hackers, a joué un rôle important dans l’évolution des télécommunications et de la cybersécurité. Son historique offre un aperçu fascinant des débuts du piratage informatique et de l’ingéniosité de ceux qui cherchent à exploiter les systèmes à leur avantage. Malgré les progrès réalisés en matière de sécurité, le phreaking reste une menace potentielle, car la technologie continue d’évoluer.